Les travailleurs ne devraient pas être forcés de commettre des crimes de guerre
Il faut tenir le gouvernement canadien responsable de sa complicité dans un génocide. Un nouveau rapport publié le 29 juillet 2025, intitulé « Exposing Canadian Military Exports to Israel », par la campagne Arms Embargo Now (AEN), le Palestinian Youth Movement (PYM) et World Beyond War (WBW), révèle le rôle troublant joué par le gouvernement canadien dans la perpétration de crimes de guerre.
Malgré ses déclarations répétées affirmant avoir restreint ou interdit les exportations militaires vers Israël, le Canada continue d’exporter du matériel militaire vers un État qui commet un génocide contre le peuple palestinien à Gaza.
Les conclusions du rapport sont sans équivoque : « Les exportations continues de biens militaires vers Israël en 2025 contredisent directement les déclarations du gouvernement canadien et violent le droit national et international. » Plus inquiétant encore, ces exportations sont acheminées par des vols commerciaux de passagers, notamment Air Canada et Air Transat, mettant en danger les travailleurs et les passagers, sans qu’ils en soient informés ou aient donné leur consentement.
Les données de transport maritime commercial (jusqu’en juillet 2025), ainsi que les données d’importation de l’Autorité fiscale israélienne (d’octobre 2023 à mai 2025), confirment que ces exportations militaires se sont poursuivies pendant plus de 21 mois, malgré l’accumulation de preuves des crimes de guerre commis par Israël. Le gouvernement canadien, ainsi que les fabricants d’armes, ont priorisé les profits au détriment des droits de la personne, tout en trompant et mettant en danger les travailleurs, y compris dans des milieux syndiqués, en les rendant malgré eux complices de la machine de guerre israélienne.
Les travailleurs au Canada se lèvent chaque jour pour subvenir aux besoins de leur famille — pas pour participer à des crimes de guerre. Beaucoup d’entre eux peinent déjà à suivre la hausse du coût de la vie. Qu’on exploite leur travail pour alimenter un génocide est inacceptable et inhumain. Il ne s’agit pas simplement de politique, mais bien de justice, de dignité et de respect du droit international. Les travailleurs ne doivent ni être trompés, ni mis en danger, ni rendus complices de violations du droit humanitaire international.
Les syndicats doivent agir Il est temps pour le mouvement syndical d’aller au-delà des déclarations symboliques.
Nous le réaffirmons : « Les déclarations ne suffisent pas. » Les syndicats doivent passer à l’action concrète en : Soutenant les travailleurs qui refusent de manipuler des marchandises ou services destinés à Israël ;
Déclarer tous les biens et services à destination d’Israël comme « hot cargo », à ne pas manipuler par les travailleurs avec une conscience ;
Adopter et appliquer des stratégies de boycottage, désinvestissement et sanctions (BDS) contre les entreprises et institutions complices de l’apartheid israélien et du génocide.
Plusieurs syndicats nationaux ont déjà pris position, dont l’ACÉP (Association canadienne des employés professionnels), le SCFP (Syndicat canadien de la fonction publique), le STTP (Syndicat des travailleurs et des travailleuses des postes), le NUPGE (National union of public and general employess), l’AFPC (Alliance de la fonction publique du Canada), Unifor et plus récemment le Congrès du travail du Canada (CTC). L’heure est venue de traduire les politiques en actions, tout comme cela a été fait dans la lutte contre l’apartheid en Afrique du Sud. Les exportations militaires canadiennes vers Israël doivent cesser. Les entreprises complices doivent être tenues responsables.
Les travailleurs ne doivent pas être forcés de participer à des crimes de guerre. Nous travaillons pour vivre, pas pour tuer. Nous travaillons pour bâtir un avenir meilleur, pas pour en détruire un.